Un parfum d'Orient
Elle était étendue sur le lit, la sueur perlait sur son corps, nu, la chaleur et l'humidité à son paroxysme.
Elle avait pris le premier bateau en partance.
Elle l'attendait.
Elle bascula avec lenteur sur le côté et allongea le bras, les courbes de son corps s'adonnaient au clair obscur.
Sa main prit une cigarette...la première bouffée...elle ferma les yeux..elle sentit alors son emprunte..sur elle.
Les volutes de fumée prenaient leur envol, traversant avec douceur les mailles de la fine moustiquaire blanche..protégeant du moindre parasite extérieur le grand lit.
Son regard ourlé de long cils noirs observa minutieusement la chambre, spacieuse..il aimerait.
Elle laissa vagabonder son imaginaire au gré de ses envies..toute sa sensualité en éveil..elle se languissait..ses doigts effleurant tout naturellement la pointe de ses baies sauvages.
Elle fondait...
Sur sa peau, frémissante, une caresse à cadence régulière, les larges pales du ventilateur suspendu au plafond , son souffle s'harmonisant au rythme de ses soupirs, sa main à l'orée de son temple, toute à lui.
Elle l'attendait.
Elle ferma les yeux, elle l'imaginait entrer dans la pièce..Son corps parcouru de frissons, elle se mit à vibrer..ses ondulations infimes qu'il savait deviner, ressentir, elle voulait le goûter, humer chaque parcelle de sa peau...un besoin vital.
Il était temps, il n'allait plus tarder.
Brûlante de désir, elle se releva avec volupté, le drap de satin cherchant à la retenir mais l'appel de sa cascade plus puissant encore..chaque pas comme une douce envolée ouatée la menait vers elle, chaque goutte d'eau l'effleurant tout d'abord, la pénétrant ensuite avec un peu plus d'ardeur, devinant tout contre elle, sa vigueur, qu'il lui offrirait..la transportant vers leur ailleurs.
Ressourcée, tel un rituel, sa main plongea, avec délicatesse, dans l'onctueuse crème parfumée,elle recouvrit, avec délice, sa peau, elle sourit, un hymne aux mille senteurs, aux mille saveurs..celles de leur jardin.
Elle rayonnait.
Elle se regarda dans le miroir, une dernière touche.. elle para son visage d'un voile bleuté, ne laissant deviner que ses yeux.
Elle se dirigea, à pas de velours, vers le lit, s'y allongea, la moiteur ambiante en adéquation totale avec leur vision, leur flash évoqué, vécu à distance au sein de leur alcôve imaginaire...
Oui ce soir, elle serait sa princesse d'orient, il la sublimerait.
Elle ferma les yeux, elle entendit la porte s'ouvrir, une vague de bien-être absolu la submergea, au creux de ses reins, la chaleur irradia..
Prête à s'adonner à leur fusion intemporelle, perpétuelle.